La pyramide inversée

– Février 2023

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Initiée à la dernière étape des 5S, la pyramide inversée voit le jour au cours du XXe siècle. C’est. un modèle de hiérarchie qui implique des relations entre managers et opérateurs qui cassent les codes jusque-là connus de tous.

Attention ! Il sera difficile de comprendre la pyramide inversée, d’y adhérer et d’être à l’aise avec le concept sans avoir intégrer la culture des 5S.

“Empowerment” : ou comment remettre l’humain au centre de l’organisation ?

Ce qu’on entend par « empowerment » est un type de management particulièrement efficace pour donner une raison d’être professionnelle, en remettant l’humain au centre de l’organisation grâce à plus de pouvoir et d’autonomie.

Les nombreuses crises qui ont pu apparaître ces dernières années dans le monde de l’entreprise ont conduit à la multiplication des burn-out et des brown-out. On parle alors d’épuisement professionnel, de perte de motivation et donc de productivité. L’employé(e) a donc un besoin essentiel de se réaliser dans un travail qui a du sens pour lui/elle, et l’étude menée par Deloitte et Viadeo en 2018 le confirme : 87 % des salarié(e)s accordent de l’importance au sens de leur travail.

Les 5S vont alors intervenir ici pour permettre à l’employé(e) de se recentrer sur le plus important : redonner du sens au travail en rendant visuel son lieu de travail ? L’objectif est que l’employé(e) retrouve la motivation qu’il avait initialement. Ainsi, on va éliminer le superflu et donner plus de responsabilité à l’employé(e) : en effet il/elle peut ressentir un sentiment d’ennui ou de banalité de son emploi à long terme. Ici encore, on se rapproche de la culture LEAN : impliquer tout le monde et rendre l’entreprise autonome.

Pyramide droite ou pyramide inversée ?

Tout d’abord, parlons de la pyramide droite où les acteurs de terrain vivent au rythme imposé par les managers. Ces derniers commandent et contrôlent, on parle alors de relation “top-down” (du haut vers le bas). Ainsi, les managers imposent, donnent des solutions, trouvent des organisations, vérifient… En bref, leur rôle se résume à décider ! En ce qui concerne les opérateurs (hiérarchiquement en-dessous des managers), ils sont la plupart du temps des exécutants “déresponsabilisés”.

Ce type d’organisation est ancestral et utilisé depuis toujours, notamment quand les salariés sont peu qualifiés.

Dans une pyramide inversée, ce sont les managers qui vivent au rythme imposé par les acteurs de terrain. Par exemple, ces derniers proposent des améliorations, des idées. Étant donné qu’ils sont directement sur le terrain, ce sont eux qui vont voir les problèmes. Les opérateurs vont alors exprimer leurs besoins (formation, matériel, méthode,…) envers les managers, pour qu’ils puissent mettre en place leurs idées.

Ce qu’il est important de comprendre dans une pyramide inversée, c’est que les opérateurs vont être particulièrement lucides. D’une part en relation top-down, lorsqu’il y a une règle à suivre (commande à servir, un client qui attend…). D’autre part, ils vont être lucides en relation bottom-up (pyramide inversée), notamment sur les besoins qu’ils vont demander et l’attente en retour qu’il va y avoir chez les managers.

Le risque de la pyramide inversée est simple : que le manager perde ses repères. Si c’est le cas, il risque de se retrouver dans l’incapacité de gérer efficacement l’équipe et de remplir ses fonctions.

représentation Maison amélioration continue

La pyramide droite doit être consacrée uniquement à ce qui est non-négociable, comme les services à rendre aux clients, l’écoute entre les collaborateurs, le respect des règles, le développement de la culture d’entreprise.

La pyramide inversée doit être consacrée à l’amélioration continue : dès qu’un collaborateur exprime un besoin pour améliorer son poste, la qualité du produit ou du service voire réduire les délais doit toujours être pris en considération par le manager.

A noter que derrière cette pyramide inversée, il existe toujours le droit à l’erreur. Et oui, tout le monde peut se tromper ! Le manager doit donc accepter l’erreur de ses opérateurs : il faut qu’il laisse ses équipes se tromper parfois, car ça fait partie de l’apprentissage.

Dans la réalité, les 2 pyramides coexistent…

Le renversement de la pyramide : pourquoi faire ?

Cette démarche peut notamment passer par le renversement de la pyramide hiérarchique. Idée folle n’est-ce pas ? Rassurez-vous, aucun employé ne va licencier son manager !

Communément, ceux qui accumulent le plus de pouvoir au sein d’une entreprise sont les plus difficiles à remplacer. Néanmoins, le manager et le CEO doivent tenir compte des talents et des forces en présence dans l’entreprise, car on estime que la durée de contrat d’un CEO est comprise entre 2 et 3 ans.

Cela revient donc à manager avec humilité et pragmatisme, sans chercher à tout prix à protéger son poste : le plus important, malgré tout, reste la prospérité de l’entreprise.

Le renversement de la pyramide au sein de l’entreprise revient donc à déléguer et à accepter que ce n’est pas l’entraîneur mais bien les joueurs qui marquent sur le terrain !

Les employés et opérateurs peuvent donc être amenés à demander des comptes aux managers, comme ces derniers peuvent le faire envers le CEO. Les responsables (managers et CEOs) ne sont pas responsables de la création de la valeur ajoutée, mais des conditions qu’il crée pour que ses talents performent.

L’avenir est donc aux talents, et les managers doivent pouvoir y répondre : satisfaire les égos, permettre l’épanouissement des talents. Un management trop rigide et peu valorisant peu affecter les performances.